Salud
y Planchetas !
(par Jean Paul Viaud)
Naissance de l'Ejército del Aire
Puissance maritime et coloniale de
premier ordre pendant de nombreux siècles, l'Espagne n'est plus
aujourd'hui que le reflet de sa gloire d'antan. Qui se souvient
de Diego de la Cierva, inventeur du fameux
"autogire", dont le premier vol fut effectué le 9
août 1925? Qui se souvient de la traversée "Madrid /
Buenos-Aires" réalisée par "El Plus Ultra" en
1926, une bonne année avant la traversée de Lindberg?
Avec la chute d'Alphonse XIII et
l'abolition de la monarchie au début du siècle, le pays est
entré dans une période d'instabilité profonde qui a culminé
avec l'affreuse guerre civile de 1936-1939. Cette tragédie va
stopper net dans sa course une nation qui s'enthousiasmait pour
l'aviation et y substituer l'amertume des horreurs de la guerre
aérienne moderne.
Au cours de celle ci, les forces
combinées de l'armée d'Afrique (soldats marocains et légion
étrangère espagnole) et des puissances de l'Axe (Italie et
Allemagne) finissent par écraser le gouvernement républicain
soutenu par l'Union Soviétique et des volontaires étrangers.
Le conflit a été rendu
particulièrement célèbre par l'introduction de l'aviation
comme élément principal de combat. Pour tous les pays
impliqués, la guerre civile permet de tester des armements et
des concepts nouveaux. Le bombardement de Guernica
(http://www.geocities.com/CapitolHill/9820/guernica.htm) par les Heinkel
111 allemands annonce la guerre de terreur du futur, guerre
qui prend pour cible les populations civiles bien plus que les
militaires. La totale domination aérienne des forces du
Général Franco lui permettent d'isoler complètement la
capitale, Madrid, jusqu'à sa capitulation en 1939.
Heinkel 111 fabriqué sous licence par CASA avec moteurs Hispano-suiza. Ces appareils resteront en service jusquen 1973 ! LEspagne dispose donc à la fois dune industrie aéronautique et dun isolement complet... |
La leçon nest pas perdue et
l'Espagne, comme toutes les puissances européennes, va
désormais apporter une attention particulière à cette arme de
plus en plus sophistiquée. Dans cette logique le 10 juillet 1939
la "Ejército del Aire" est fondée en rassemblant sur
une base égalitaire les anciens adversaires de la guerre civile.
Aviateurs républicains et franquistes se remettent à construire
une aviation moderne et efficace tandis que le gouvernement se
jure de rétablir lindustrie aéronautique espagnole.
Curieusement
l'Espagne réussit à rester neutre tout au long du second
conflit mondial (malgré l'insistance du Chancelier Hitler et la
tentation d'en profiter pour reprendre aux anglais le fameux
"rocher de Gibraltar"). La Ejercito del Aire se procure
divers matériels allemands, dont les plus connus sont les
chasseurs ME-109 Bùchon (qui resteront en service
jusqu'en 1969) et les bombardiers He-111 (qui resteront en
service jusqu'en 1973). Ces appareils seront d'ailleurs les
vedettes de nombreux films populaires, dont "La Bataille
d'Angleterre".
Entre 1945 et 1955 lEspagne
est au ban des nations. Rejetée de lEurope et de
lONU (jusquen 1955), elle se trouve dans une
situation fragile. Le gouvernement de Pierre Mandes-France à
Paris est convaincu que lEspagne a tout pour être une
alliée et une partenaire économique. Mais la France nest
pas en mesure de fournir du matériel à lEspagne. Ses
" Ouragan " et ses " Mystère IVA " sont
payés par les États-Unis dans le cadre du programme de défense
européen. Ce dernier oblige les pays récipiendaires de
laide à se soumettre à des règles très strictes quant
à lutilisation des avions payés par le Congrès
américain.
Heureusement pour Franco, les
années 50 sont marquées par l'intensification de la guerre
froide, ce qui lui permet de se retrouver une légitimité au
yeux des puissances de l'OTAN. Les américains en particulier
sont les premiers à accorder une aide militaire à
lEspagne, en passant une série daccords bilatéraux
en 1952-1953. En échange de la protection américaine et de la
fourniture de jets, lEspagne cède aux américains des
bases aériennes, en particulier Torrejon, dont ils ne se
retireront quen 1992.
En 1955, le premier chasseur à
réaction espagnol est donc américain : le F-86F Sabre.
Il s'agit du meilleur appareil disponible à l'époque, ce qui ne
laisse pas beaucoup de place pour des concurrents comme l'Ouragan,
le Mystère IVA ou le Hawker Hunter. Par un coup de
baguette magique (disons, un peu d'aide des États-Unis)
l'Ejercito del Aire fait un bon en avant, passant du moteur à
piston au réacté. Afin de former rapidement des pilotes, on
choisit uniquement les plus expérimentés. Cette tradition se
perpétue encore aujourd'hui : l'Espagne étant un des pays les
plus exigeants pour ce qui est des qualifications (d'ailleurs la
politique est de primer la qualité et le courage des pilotes sur
la sophistication des machines).
F-86F Sabre au couleur de la 102e escadrille. Pour accueillir les Sabre, une nouvelle escadre est formée. L'Ala 1, composée de deux escadrons, est officiellement créée le 6 septembre 1955, sur la base aérienne de Manises, près de Valence, sur la côte sud-est de la péninsule ibérique. |
Cette position stratégique, complétée par un dispositif aérien aux îles Baléares et au Sahara Espagnol permet à l'Ala 10 d'assurer la défense des approches sud, bien avant qu'un quelconque danger puisse atteindre Madrid, tout en étant capable d'interdire l'espace maritime et aérien jusqu'en Afrique du Nord.
Il est évident pour les espagnols que la menace ne vient pas de la flotte russe, encore modeste, ni de ses bombardiers, mais plutôt des nouveaux régimes instables qui s'installent sur sa périphérie. Franco le sait bien... la menace vient de l'Afrique du nord.
Le Sahara espagnol et le Rif (nord
du Maroc) sont parmi les dernières colonies espagnoles en
Afrique (si l'on exclut Ceuta et Melilla). La Légion étrangère
espagnole, moins connue mais plus sanguinaire que sa consoeur
française, défend le territoire contre les incursions des
rebelles (le futur "Front Polisario"). Une base
aérienne est donc construite aux Canaries (Gando) et une au
Sahara espagnol (Aiùn) à cet effet.
Cliquez
sur la carte ci-contre pour agrandir. La base de Gando aux Canaries et de Aiùn au Sahara Espagnol couvrent suffisamment despace pour permettre une interdiction complète. Lîle de Fuerteventura est revendiquée par le Maroc bien que le statut des Canaries ait été garanti par le traité de Marrakech en 1975. |
Les Légionnaires espagnols, avec laide des français, contiennent les rebelles de " Larmée de Libération " lors de lopération " Écouvillon " de 1958. Le Maroc, indépendant depuis 1956, réclame les territoires espagnols et français mais se méfie de lenthousiasme des rebelles. Mohammed V, déposé puis réinstallé par la France, laisse sa place à son fils, Hassan II, en 1961. |
En 1957-58,
l'aviation espagnole appuie le 1er Escadron de parachutistes
(créé en 1953) lors d'opérations menées conjointement avec
les Français contre des positions rebelles à Sidi Ifni (Maroc)
et à Smara y la Hagunia (" fleuve rouge ", au Sahara
espagnol). Des F-86F assurent la couverture depuis Aaiùn mais
les américains sopposent à toute utilisation de leur
matériel pour autre chose que la défense de la péninsule
Ibérique proprement dite. Ces restrictions américaines se font
durement sentir et le Teniente-General Julio Salvador y Diez
Benjumea, chef dÉtat-major de lEjército del Aire ne
manquera pas den prendre note lorsque la nécessité de se
procurer de nouveaux appareils se fera sentir.
Le projet P-300 : un " Delta " Espagnol ?
Combien savent que lEspagne
a " faillit " avoir son propre chasseur delta classe
Mach 2 ? Combien savent que cet appareil, même si il avait
porté le nom " CASA " ou " SAETA " aurait
été en réalité un Messerschmitt ? Cette petite anecdote
historique sinscrit à la croisée des années 50-60, dans
le désir profond des espagnols à reconquérir leur juste place.
En effet, rejetée de lONU jusquen 1955, et de lOTAN jusquen 1982, lEspagne a toujours cherché à rapidement développer son indépendance au niveau des fournitures de matériels militaires. Willy Messerschmitt, père du ME-109 et de nombreux autres appareils allemands, vit en Espagne depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Il sempresse alors de poursuivre ses travaux avec laide dingénieurs espagnols chez Hispano.
En 1953, larmée de lair espagnole émet un appel doffre pour un appareil de classe Mach 2, capable dintercepter un appareil à 55,000 pieds en moins de 6 minutes. Voilà qui rappelle le cahier des charge de larmée de lair française qui conduisit au Mirage III !
Willy développe en 1955 un
intéressant petit jet dentraînement et dappui-feu,
le HA-200 fabriqué par SAETA. Modernisé par la suite en
" Super-SAETA ", cet appareil qui marque la renaissance
de lindustrie aéronautique militaire espagnole, annonce
les projets ambitieux de lingénieur allemand.
SAETA
200 Les deux réacteurs sont juxtaposés et disposés dans le fuselage. Le nez ressemble au canon dun fusil de chasse du même type. |
En réponse à lappel du gouvernement, notre ami Willy Messerschmitt, ne perd pas de temps et développe un projet de chasseur delta classe Mach 2 : cest le projet P-300. Il ressort en fait des dessins réalisés au printemps 1945 et propose un "delta " mû par un réacteur Bristol Siddeley Orpheus B.Or.12. Dune poussée de 3,057 kg (3,706 kg) avec postcombustion, la vitesse prévue était de Mach 1.5.
Ce projet initial correspondait
donc aux travaux du français Dassault et de langlais
Bristol (Fairey 2). Un modèle planeur réalisé pour les
tests, le HA-23P, sera réalisé par le consortium
espagnol Hispano-Aviacion afin de mener au premier véhicule
concept : le HA-300P. Mais, malheureusement les travaux
sarrêtent là et Messerschmitt ne peut poursuivre. Des
difficultés, en particulier lopposition américaine, et
des restrictions budgétaires, forcent le génie allemand à
proposer son projet à la République Arabe Unie en 1960
(Égypte, Syrie, Yémen).
Le projet initial, " vrai delta " est modifié en delta avec dérive et ailerons, à la Mig-21, et un réacteur E-300. Construit à Helwan, les prototypes sont également évalués par lInde pour ses projets indigènes. Le projet HA-300 sera finalement abandonné en 1969, lÉgypte ayant choisi le camp soviétique pour son approvisionnement. LInde utilisera le turboréacteur E-300 du HA-300 pour son HF-24 Marut. Ce dernier a été conçu par Kurt Tank, lingénieur de Focke-Wolf. |
LEspagne, par
son désir dindépendance aéronautique, a donc amorcé un
phénomène qui prendra de lampleur dans les pays du
Tiers-Monde : lInde, lÉgypte, Israël,
lAfrique du Sud etc., suivront ses traces. Quant à Willy
Messerschmitt il meurt en Espagne en 1964, sans avoir pu voir son
dernier jet voler, le premier vol ayant eu lieu en Inde (chez
HAL) le 7 Mars 1964, piloté par le Group Captain Kapil Bhargava.
La fin des années cinquante est marquée par l'intensification des guerres coloniales qui "exploseront" littéralement au cours des deux décennies suivantes. Les empires s'écroulent. En 1956, un an après l'introduction du F-86 en Espagne, la France et l'Angleterre, exaspérées par la volonté d'indépendance et le nationalisme de l'Égypte, s'entendent avec le jeune état d'Israël pour attaquer et reprendre le contrôle du canal de Suez. Les lignes maritimes sont menacées, il faut agir ! Les F84F français (basés à Chypre), les Hawker Hunter, les Hawker Seahawk et les BAC Canberra anglais se joignent aux P-51, Meteor, Avia 199, Ouragan et Mystère IVA israéliens pour "liquider" l'aviation arabe et couvrir un débarquement. C'est un échec lamentable lorsque les États-Unis et l'URSS s'entendent pour menacer et forcer un retrait.
L'Espagne, neutre dans l'affaire,
constate l'importance d'un réseau intégré de défense
aérienne. Surtout, ce qui n'est pas encore compris par beaucoup
détats-majors, elle comprend qu'il faut baser sa défense
sur l'attaque ! C'est pourquoi toute sa stratégie aérienne est
basée sur le concept de défense suivie de la conquête de la
supériorité aérienne puis d'opérations d'interdictions sur
les bases adverses. Seuls les israéliens iront plus loin, basant
leur stratégie sur la primauté de la destruction des forces
aériennes adverses (1967 en sera un excellent exemple, tandis
que 1973 sera plus proche du concept espagnol).
Peu après le conflit de Suez en 1956 donc, les puissances européennes entrent dans la "décolonisation" accélérée. Pour la France cela signifie la triste guerre d'Algérie (introduction de l'hélicoptère armé), suivie d'une décolonisation à l'amiable avec le reste de l'Afrique noire, le Maroc et la Tunisie. L'Angleterre cependant n'a pas l'intention de quitter ses colonies stratégiques : Hongkong, Gibraltar et les Malouines lui sont plus chères que le Kenya, le Soudan, l'Ouganda etc.
L'Espagne n'échappe pas au problème et doit maintenir des opérations de lutte antiguerrilla jusqu'en 1975, date à laquelle elle quitte le Sahara après avoir rendu au Maroc le Rif, Ifni et le Rio de Oro au cours des années précédentes.
Quels sont ses besoins au début
des années soixante? D'une part acquérir une aviation adaptée
à ses capacités financières tout en étant moderne. Les
États-Unis, une fois de plus, s'empressent d'assister le régime
franquiste. En 1965 des F-104G Starfighter (optimisés
pour l'attaque au sol avec le radar NASARR F15) sont les premiers
chasseurs de classe Mach 2 utilisés par l'Espagne.
F-104G tel quacquis par lEspagne. En vertu des accords de coopération avec les États-Unis, les F-104 ne peuvent servir en Afrique du Nord. Pas plus que les F-5 dailleurs. |
Fait peu connu, l'armée de l'air espagnole a demandé à Marcel Dassault de venir présenter le Mirage III. Le Mirage IIIC numéro 42, en service au Centre d'Essais en Vol de Brétigny (aujourd'hui préservé au Musée de l'air et de l'espace du Bourget), réalise une prestation impressionnante le 3 avril 1962 à Madrid.
Malheureusement, les espagnols,
tout comme les Australiens ou les Suisses à l'époque,
recherchent plutôt une version multimissions. Le temps presse
(et les américains aussi ...). La décision est prise
d'acquérir rapidement des appareils fabriqués sous licence par
CASA. Le F-104G l'emporte une fois encore, tout comme il
le fit en Allemagne, au Canada, en Italie et ailleurs lors du
premier "marché du siècle".
Le Maroc qui vient
d'acquérir des F-5, mais surtout l'Algérie
révolutionnaire et pro-soviétique, avec ses Su-7B et ses
Mig-21, représentent une menace de plus en plus crédible
pour l'Espagne. Les F-86F de l'Ala 1 vieillissent, malgré
l'ajout de la capacité "sidewinder", et ne font pas le
poids contre les nouveaux appareils algériens.
En 1968, alors qu'un an auparavant
les israéliens avaient détruits tant de Mig arabes, le
gouvernement espagnol se rappelle des capacités promises du
chasseur delta de Dassault. Les contacts sont pris et des essais
sont réalisés afin de définir les besoins espagnols. Le
Teniente-General Julio Salvador y Diez Benjumea est un des
principaux responsables du choix français. Les raisons sont
multiples : pas question dacheter américain pour un
appareil dont lutilisation pourrait éventuellement entrer
en conflit avec les accords de 1952. Pas question dacheter
anglais (bien que finalement lArmada acquerra plus tard des
AV-8A Harrier " Matador " par le biais des USA). Pas
question dacheter Suédois, une fois de plus. Il ne reste
que la France qui ne se mêle pas des affaires intérieures
espagnoles et constitue plutôt une alliée quant à la question
nord-africaine.
Le prototype du Mirage
IIIE 01, s'offre même le luxe d'arborer
l'emblème de l'armée de l'air espagnole lors des tests
effectués à Istres. Les espagnols sont
convaincus. Tout en diversifiant leur fourniture
d'avions, ils réintègrent discrètement le giron de
l'Europe sans indisposer les américains. © Dassault Aviation |
Le Mirage IIIE, avec sa versatilité, son rayon d'action et son prestige est l'avion idéal pour la défense des approches sud. Capable d'assurer des interceptions (phase défense), des combats aériens (phase domination de l'espace aérien), il est aussi capable de pénétrer à basse altitude sur le territoire ennemi et d'écraser ses bases avec des bombes et des missiles (phase interdiction).
Afin daccélérer le processus d'acquisition lavionneur français accepte de divertir une partie de la production réservée à l'armée de l'air française pour la transférer à l'Espagne.
Une commande initiale de 15 appareils est rapidement montée à 38 puis ramenée à 30 appareils. 24 monoplaces, IIIEE, et 6 biplaces DE (la version BE du Mirage n'existe pas encore) sont donc commandés pour livraisons en 1970. Un des biplaces sera perdu lors d'un accident et remplacé par un nouvel appareil, portant la commande totale à 31.
C'est l'Ala 1, devenue Ala 10, l'escadre la plus prestigieuse, qui a l'honneur de voir ses F-86F remplacés par le Mirage. Un groupe de pilotes d'expérience, ayant au minimum 1000 heures de vol sur réactés, est sélectionné pour un stage de formation à Dijon. Les espagnols précèdent donc plusieurs autres pays dans l'écolage au sein de la 2/2 "Côte-d'Or" et effectuent leur transformation sur les Mirage IIIBE en mars 1970.
Le mois suivant ils sont transférés à Luxeuil où une cérémonie a lieue pour la remise du premier Mirage IIIEE (9 avril). Les livraisons seront accélérées par le transfert de Mirage IIIE déjà prêts à livrer à l'armée de l'air française (c/n 580-582 ; 591-604). Le 13 juin 1970 huit Mirage IIIEE arrivent pour la première fois à Manises, base de l'Ala 10.
Formant lescadron 101, ils
sont rapidement suivis du restant de la commande, à raison de 2
appareils par mois. Si bien que dès décembre 1970 dix-huit
Mirage sont en dotation au sein du 101 et de l'éphémère et
très peu connu escadron 103.
Mirage IIIDE
CE.11-27 Ce Mirage a porté le
serial 103-16 avant de devenir le 111-14 en 1972. Le
lettrage de léphémère escadron 103 est encore
apparent. Aujourdhui
entreposé à Getafe, ce Mirage aurait été vendu au
Pakistan. © Salvador Mafé Huertas |
Pour compléter les Mirage,
l'Espagne intègre le F-5A Freedom Fighter et le F-4C
Phantom dans son aviation en 1970.
Service en escadrille
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Emblème de lAla 11
: Vista suerte y al Toro ! signifiant en gros " Bonne vue, Bonne chance et au droit au but ! " |
En mai 1971 l'Ala 10 devient lAla
11. Deux escadrons la composent : le 111 "Dolares"
et le 112 "Rublos". L'escadre insiste sur la
qualité des pilotes plus que sur la sophistication des avions,
ainsi que le veut la tradition, tout en ayant conscience que le
Mirage constitue le premier appareil espagnol doté d'un missile
à guidage radar semi-actif (le R-530). Le 101 disparaît donc le
31 mai 1971 et le 103 le 12 janvier 1972.
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Insigne de lescadrille 111 " Dolares " | Insigne de lescadrille 112 " Rublos " |
Les derniers Mirage sont livrés en juin 1972 (y compris un septième Mirage IIIDE remplaçant le CE-16 perdu dans un accident en 1971).
Larmement acquis avec les
Mirage consiste en missiles air-air R-530, sidewinder AIM9-B,
porte-bombes ventral (2 bombes de 250 ou 400 kilos), bidons
combinés porte-bombes RPK, lance-roquettes LAU-32 et roquettes
canadiennes CRV-7 (les meilleures de lOTAN, soit dit en
passant). Aucun missile (Martel ou AS-30) air-sol nest
acquis ni le fameux combo JL-100R.
Curieusement, bien quayant inclus le kit " SEPR 844 " pour linterception à haute altitude, jamais les Mirage espagnols nen feront usage au cours de la carrière. Quand au R-530 il ny aura quun seul tir de pratique en 22 ans !
En service officiel espagnols les Mirage
IIIEE prennent lappellation C.11 (C = Caza ; 11 =
onzième modèle acquis) et les biplaces IIIDE deviennent des
CE.11 (CE = Caza Ensenanza). Quimporte ! Pour tous, ils
sont connus par le sobriquet affectueux "Planchetas"
(les Ailes) !
Mirage
IIIEE (C.11 pour lEspagne) © Salvador Mafé Huertas |
Mirage IIIDE (CE.11) |
LAla 11 et ses escadrons sont versés au commandement central de la défense aérienne (le MACOM, ou Mando Aéreo de Combate) et y resteront jusquen 1989. Ce commandement regroupe les Ala 11, 12, 14 et le groupe 15. Un système de contrôle central et dalerte, Pégase, constitue le cur du dispositif depuis Torrejon (où seront basés les 72 F-16 de lUSAFE dans les années 80).
Basés à
Manises-Valence, au bord de la Méditerranée, les Mirage vont
couvrir un territoire sétendant jusquà
lAfrique du Nord. À loccasion des appareils seront
détachés sur les bases des Canaries et du Sahara espagnol.
En raison de leur fonction de
défense aérienne (selon le concept particulier à
lEspagne vu plus haut), les Mirage font partie du
dispositif dalerte permanente. Pendant 22 ans les Planchetas
sont disponibles 24 heures sur 24, 365 jours par an. La norme
imposée aux pilotes requiert une capacité de réponse diurne de
5 minutes pour le premier appareil et de 30 pour le second. De
nuit le délai passe à 30 minutes et 1 heure respectivement. De
plus les pilotes espagnols volent entre 150 et 180 heures par an,
ce qui est dans les normes de lOTAN.
Chaque
pilote doit fournir une veille de 24 heures par semaine,
portant en permanence tout léquipement
requis. Cependant, bien
que disponible, jamais les pilotes espagnols
nutiliseront les tenues de haute altitude.
© Salvador Mafé Huertas |
Les Mirage espagnols nont pas eu loccasion de combatte. Cependant, afin de préparer les pilotes espagnols aux opérations de combat modernes, les différentes escadres participent à des manoeuvres régulièrement. Au cours de celles ci les pilotes des Planchetas ont eu mainte fois la possibilité de prouver leur capacité à surprendre un adversaire supérieur. Les F4 américains de Torrejon, puis les F-16, lont appris à leur dépend. Piloté par un expert le Mirage peut encore lemporter.
Le texte qui suit a été écrit par Ed Rasimus, ancien pilote de lUSAF.
I had the opportunity during 1977 to play in a Spanish air defence exercise out of Torrejon. I refuelled in a 3-bag F-4C on Malaga track, straight east of Gibraltar TACAN. My fragged profile was supersonic from the med coast above FL 400 to overflight of the target, Madrid.
I hit the coast near Torremolinos and lit reheat. As the tanks went dry the airplane built speed and it only took about 18 minutes to run from the coast to Madrid. Starting just above the mach at full weight, the airplane was finally doing 1.6M as I approached Madrid.
Then I got to see the absolute best intercept I've ever seen. A Spanish Mirage III running a supersonic stern conversion on me at FL 450 and Mach 1.6. He was going to fall into weapons parameters just as I got to the end of my run and required to come out of burner and slow to avoid booming Madrid.
I pulled out of A/B and started a four G climbing turn into his attack and in the process of slowing I took the airplane up to FL 680, then holding the turn spiralled back down to 30 K feet with the Mirage comfortably saddled up through the whole process. I gave him a wing rock and he returned to Manises outside of Valencia and I dropped into Torrejon.
Man, it gets really dark at that altitude.
Les principales manoeuvres sont les suivantes :
Red-Eye : Cet exercice mensuel oppose les Mirage de Manises au F5 et F4 de lEjercito del Aire dans des opérations de défense aérienne et dinterdiction.
Poop deck : Exercice annuel avec la VIe Flotte US.
Datex et Navipar : Exercice annuel avec la Marine française et le groupe naval " Clemenceau ".
Pato Salvage : contre lArmada espagnole (tous les 6 octobre, pendant 4 jours). Les F-5 de lAla 12 (basés à Palma de Majorque) et les AV-8A " Matador " du porte-avions Dédalo (8e escadrille) sopposent aux Mirage. Cet excellent exercice dissimilaire entre Mirage et Harrier a été instauré en 1983 suite à une entente avec lArgentine qui venait de vivre la guerre des Malouines en 1982. Les pilotes argentins et espagnols vont désormais étroitement collaborer dans la formation.
Lors des
interceptions à longue distance, les Mirage sont
équipés de réservoir de 1,300 litres ou de 1,700
litres. Cette configuration ne permet que lemport
de Sidewinder AIM9-P3. Les pilotes
argentins vont jusquà utiliser 2 réservoirs de
1,700 litres, 2 Magic II et 1 Matra R-530 bien que cela
soit strictement déconseillé par Dassault ! © Salvador Mafé Huertas |
Lalerte de 1975
La crise du Sahara Espagnol (Rio
de Oro etc.) qui devait aboutir à la remise au Maroc et à la
Mauritanie de ce territoire riche en minerais de toutes sortes, a
été le dernier point de friction important entre le royaume
marocain et lEspagne. Le roi Hassan II ayant organisé la
fameuse " marche verte " de 1975, le Front Polisario
(créé en 1973) et lAlgérie se mêlent de laffaire.
LEspagne doit alors dépêcher des Mirage à Gando
(Canaries) pendant une semaine en novembre. La seule menace
potentielle provenait des F5-A Marocains (le Maroc achètera
dailleurs des Mirage F1 le mois suivant).
Mirage pour le Pape
Une autre mission prestigieuse
pour 3 Mirage de Manises fut dintercepter puis
descorter le Boeing 727 " Citta de Ierea "
transportant le Pape lors de sa visite du 31 octobre 1982 (parce
quil utilisait le couloir aérien confié à Manises).
Mirage contre OVNI
Bien quil ne
sagisse pas dopérations militaires, les Mirage
espagnols ont également eut leur part de " petits bonhommes
verts "... Au cours de la semaine du 7 septembre 1973, le
soldat E.C. du bureau du 112ème escadron de Manises
est appelé durgence par un capitaine aviateur. Il lui
demande de télécopier un rapport à ses supérieurs au sujet
dun événement qui aurait eu lieu la veille : la rencontre
dun OVNI par léquipage dun Mirage IIIDE de
retour de mission de nuit. Le capitaine Marco Antonio García Gea
(tué en 1977 lors dun vol dentraînement) et son
collègue (nom inconnu) aujourdhui colonel, sont à bord du
Mirage identifié par son code radio " Rublo 63 "
volant sur 127 degré, à une altitude de 6100 mètres alors
quils amorcent lapproche de Manises à 74 kilomètres
de là. Cest alors quils voient une étrange et
puissante lumière les suivre parallèlement. Laffaire sera
classée comme étant soit Vénus, soit le Comet de la BOAC vers
Manchester (depuis Alicante), soit un jet de la US Navy (le USS
Roosevelt étant dans les parages). Laffaire na été
révélée quen 1992.
LEspagne possède une escadrille de démonstration, la Patrulla Aguilla, comme la plupart des pays importants. Très peu de gens savent quune patrouille a été formée dans les années 70 à partir des Mirage de la base de Manises. En effet la Patrulla Ascua composée de 6 Mirage IIIEE a effectuée plusieurs démonstrations au cours des années 70-80. Son nom rend hommage aux F-86F.
Elle rejoint dans la discrétion
la patrouille officielle Égyptienne, les Faucons argentés, qui
volèrent sur Mirage 5SDE avant de prendre lAlpha-Jet!
Pour en
savoir plus, procurez vous : La Patrulla Aeronáutica
Española: ¡Ascua Resurrexit!., novembre 1985 ; La
Patrulla Acrobática Española: El nacimiento de Ascua,
octobre 1984 ; publié par Instituto
de Historia y Cultura Aeronáuticas. Disponible sur Internet chez Llibreria Aeronàutica Miguel-Creus, info@aeroteca.com, http://www.aeroteca.com/serieC.htm |
Échanges Hispano argentins
Larmée de lair
espagnole et celle dArgentine ont rapidement créé de
nombreux liens. Entre 1982 et 1987 des échanges ont été
effectués entre les deux forces aériennes. Les pilotes
espagnols allaient apprendre les dures leçons dun autre
opérateur du Mirage IIIE sur un théâtre maritime (Malouines),
tandis que les argentins allaient pouvoir apprendre à se battre
contre leur ennemi : le Harrier. Les Espagnols en effet
possèdent un porte-avions et des Harrier (baptisés "
Matador ") qui reproduisent toutes les manoeuvres possibles
et imaginables.
À gauche,
le Capitan Romero, premier pilote de lAla 11 en
Argentine. À droite, le Major Hucks du Grupo 8 des
Fuerza Aerea Argentina. Cette photo a été prise en
octobre 1982 à Mariano Moreno, devant le Mirage IIIDEA
I-002. Le Capitan Gonzales (Ala 11) faisait également
partie du voyage. Les pilotes
argentins envoyés ensuite à Manises disent avoir plus
appris en 7 heures de vol en Espagne que durant tout le
conflit des Malouines. Il est vrai que
lentraînement espagnol est de première classe !
© Cap. Romero |
Cette amitié
hispano-argentine a faillit permettre le transfert de 10 Mirage
IIIEE et 4 IIIDE modernisés par Attorn S.A. en 1993. Les 8
pilotes argentins du Grupo 6, envoyés à Manises en 1992
étaient là pour préparer le terrain.
Modernisation : le Mirage
C.11(M)
Avec son introduction dans lOTAN en 1982 et dans lUnion Européenne, lEspagne réalise enfin son rêve : réintégrer le continent et le monde. Il est vrai que le passage du " franquisme " à la monarchie constitutionnelle, ainsi que la fin des conflits coloniaux au cours de la décennie précédente, a permit à lEspagne de présenter un meilleur visage.
Toujours dans le cadre de sa politique dindépendance, lEspagne ne cherche plus à créer ses propres avions mais plutôt à sassocier avec des partenaires étrangers. Dans le cadre européen, CASA devient donc le partenaire de lallemand Messerschmitt (lentreprise, par lingénieur), de litalien FIAT et de langlais "British Aerospace " pour la conception et la production dun appareil pour lan 2000.
Cet " Eurofighter ", aujourdhui le " Typhon ", représente laboutissement de 40 ans defforts espagnols orientés à reprendre sa place parmi les pays dEurope tout en développant une industrie aéronautique indigène forte et puissante.
Avant que lon en arrive là lEspagne a déjà
préparé le terrain par des acquisitions importantes. En 1976 le
Mirage F1 est sélectionné pour combler un
besoin urgent. Cette acquisition fait contrepoids au Maroc,
ennemi potentiel, qui vient den acquérir en décembre
1975. Les Mirage F1 sont attribués à
lAla 14 et prennent le code C.14. Orientés air-air, ces
Mirage ne remplacent pas les Mirage III. Ils
les complètent et annoncent la venue de matériels plus
avancés.
© Salvador Mafé Huertas |
F-18 et Mirage
En 1987 le F-18 est
officiellement acquis par lEspagne. Sa construction
à 144 exemplaires devait annoncer la disparition du
Mirage IIIEE. En fait, pour des raisons budgétaires, la
commande fut rabaissée à 72 exemplaires ce qui avait
pour effet de créer à moyen terme un " trou "
dans léquipement de larmée de lair.
Il fallait donc trouver une solution. |
Celle qui semblait la plus logique ce nétait pas lacquisition de Mirage F1 supplémentaires mais de moderniser les Mirage IIIEE. Un concours est ouvert, auquel se présentent les géants Dassault (qui propose son Mirage IIING comme modèle) et IAI (qui propose un concept similaire au Kfir C.7). IAI en profite pour sallier avec Ceselsa.
Le 28 décembre 1988 Ceselsa et
CASA finissent par lemporter contre toute attente après
plusieurs années de tergiversation (au grand dam de Dassault et
IAI) et forment un consortium : Attorn S.A .
Apparence finale du
Mirage IIIEE modernisé par Attorn. On note clairement le nez
" à la Mirage F1 " , la perche de
ravitaillement en vol et les canards. Un tel appareil
aurait été proche du concept Mirage IIIEX avancé par
Dassault. © José Terol |
Ce consortium présentait lavantage de permettre à lindustrie aéronautique espagnole de poursuivre son ascension (ainsi que nous lavons vu jusquici) et dacquérir une expertise majeure. Ceselsa représente 75% des activités de lopération (électronique) et CASA 25 % (révision et modifications des cellules, intégration dun système de ravitaillement en vol).
La modernisation du Mirage IIIEE en un Mirage C.11(M) portant surtout sur lélectronique cest Ceselsa qui prend la direction du projet. Dès le départ cela cause une friction avec CASA et IAI (qui poursuit en justice Ceselsa, son " partenaire ") pour plagiat de larchitecture. IAI prétend en effet que le concept de Ceselsa nest autre quun Kfir-C7 mais avec du matériel américain plutôt quisraélien.
Bouleversements à lAla 11
Entre-temps lAla 11 connaît
des bouleversements importants. Lescadron 112 est dissous
le 31 décembre 1989 et ses appareils versés à lescadron
111 qui devient le seul récipiendaire du Mirage IIIEE en
Espagne. LAla 11 quitte également le MACOM et perd son
rôle de " défense/attaque " pour se retrouver poster
à la force de réaction rapide de lOTAN en 1993, alors que
les pilotes passent sur Mirage F1. Les missions sont désormais
100% air-air.
Les avions de
lescadron 111 sont désormais identifiés de
manière centralisée : plus de 111-04 par exemple, ni de
112-16. Le numéro de série de chaque avion devient son
code en escadre (voir le rôle dinventaire plus
loin). © Salvador Mafé Huertas |
Finalement, après tant de travail, 7 appareils en état avancé de transformation et à quelques mois du décollage du premier monoplace C11(M), le Ministère de la défense espagnol annonce la terminaison du projet en juillet 1990.
Les appareils,
entreposés à Getalfe, sont rapidement rejoints par ceux restés
à lescadron 111 le 1er octobre 1992. Des Mirage
F1 prêtés par lAla 14 permettent à lescadron
111 de poursuivre ses missions en attendant les F1 modernisés
rachetés au Qatar et à la France, et lespoir de toucher
un jour des Eurofighter " Typhon " ! En effet le
prestige de lAla 11, héritière de lAla 1 (première
escadre équipée de réactés), ne permet pas de simplement la
dissoudre. Une fois encore une solution " bouche-trou "
est trouvée. Elle ne sauvera pas lAla, ni
lescadrille ni les Mirage ...
Les Mirage IIIEE ont connu
une brillante carrière au cours de leurs 22 années de bons et
loyaux services. Avec plus de 80,000 heures de vol et une
centaine de pilotes ayant piloté les Planchetas, le Mirage
na connu quun très faible taux daccidents.
Après 80,512 heures et 75,172 sorties, seulement 2 biplaces et 6 monoplaces ont été perdus (les derniers en 1991 et 1992) tandis que deux pilotes y ont laissé leur vie.
On a beaucoup discuté de lavortement du projet de modernisation, dautant plus quil a eu pour effet de forcer le gouvernement à acquérir des Mirage F1 doccasion. Mais là nest pas le plus triste...
Ce 31 juillet 1999 marque la fin de la base aérienne de Manises. LAla 11, malgré tout son prestige, a été finalement sacrifiée sur lautel de la rentabilité et ce, en dépit du fait que le premier des Mirage F1 modernisé soit prêt chez Dassault ! Elle ne connaîtra donc finalement pas le Eurofighter.
Dissoute aujourdhui la prestigieuse escadre ! Et lescadron 111 ne saurait tarder à la suivre dans la tombe. LEspagne, Marche sud de lOTAN, est désormais dépourvue dune base pour la protection de louest méditerranéen.
Mais tout nest pas perdu pour les braves deltas ! Après avoir été un instant proposés à lArgentine ils vont connaître une nouvelle carrière au Pakistan qui vient de conclure une entente pour le rachat de 15 appareils (6 autres auraient été rachetés par la firme AMIO).
Comme le dit le dicton
" Les vieux guerriers ne meurent pas... ils se font de nouvelles ailes "
Caractéristiques du Mirage
C.11(M)
Avionique |
Ordinateur de
mission AN/AK-14 Plate-forme de navigation à inertie Convertisseur de données CNI Détecteur de radar/lanceur de leurres AN/ALE-40 Système de gestion de larmement Radar multimodes AN/APQ-159 IFF-SIF Radio VHF-UHF Viseur " tête haute " Panneau de contrôle frontal HOTAS |
Cellule |
Inspection
majeure (i.e. " Grande Inspection ") Démontage et inspection des accessoires Réglage et calibrage Décapage et nouvelle peinture Montage des nouveaux accessoires (incluant système de ravitaillement en vol, système de réapprovisionnement sous pression central, addition de 4 pylônes darmement sous le fuselage. Réparation et remplacement des surfaces dailes Extension de la vie utile de 2,500 heures (10 ans) |
Armement |
Augmentation
de la charge utile (4 pylônes de plus) Capacité Sidewinder AIM9-L Capacité AGM-65 Maverick Capacité AGM-88 Harm Bombes à guidage électro-optique Pods de désignation laser Pods de contre-mesures électroniques. |
Inventaire des Mirage IIIEE / C.11 monoplaces
Code
officiel espagnol 1992 |
numéro de constructeur | statut | remarques |
C11.1 | 580 | entreposé Getafe | CASA
15/2/1990 11.1 ex 111-01, 101-01 |
C11.2 | 581 | entreposé Getafe | CASA
15/3/89 11.2 ex 112-01, 101-02 |
C11.3 | 582 | entreposé Getafe | CASA
05/6/90 11.3 ex 111-02, 101-03 |
C11.4 | 591 | entreposé Getafe | Getafe 14/10
/92 11.4 ex 112-02, 101-04 |
C11.5 | 592 | entreposé Getafe | CASA
05apr90 11.5 ex 111-03, 101-05 |
C11.6 | 593 | entreposé Getafe | Getafe
15oct92 11.6 ex 112-03, 101-06 |
C11.7 | 594 | Gate-guard à Manises | endommagé
2/5/77 11.7 ex 111-04, 101-08 ? |
C11.8 | 595 | entreposé Getafe |
Getafe
14oct92 11.8 ex 112-04,101-08/103-8? |
C11.9 | 596 | Musée Cuatro Vientos | CASA
09mar89/oct92 11.9 ex 111-05, 101-09 |
C11.10 | 597 | entreposé Getafe | Getafe
14oct92 11.10 ex 112-05, 101-10 |
C11.11 | 598 | détruit |
14sep79
atterrissage accident à Manises 11.11 ex ? |
C11.12 | 599 | détruit par ricochet | 07/8/79 Bardenas Reales C.11-12 |
C11.13 | 600 | irréparable |
03feb92,
atterrissage raté Manises 11.13 ex 111-07, 103-01 |
C11.14 | 601 | détruit | 19nov74 à
Albacete flame-out 11.14 ex 103-02 |
C11.15 | 602 | irréparable |
11jul91
atterrissage raté à Valencia-Manises 11.15 ex ? |
C11.16 | 603 | entreposé Getafe | CASA
22jul91/oct92 11.16 ex 112-08, 103-04 |
C11.17 | 604 | entreposé Getafe | Getafe
14oct92 11.17 ex 111-09, 103-05 |
C11.18 | 626 | entreposé Getafe | Getafe
14oct92, 11.18 ex 112-09, 103-06 |
C11.19 | 627 | détruit | 08/5/78 crash
à Albacete 11.19 ex ? |
C11.20 | 628 | perdu en mer | 14jul78 près
de Denia, Alicante 11.20 ex 103-08 |
C11.21 | 629 | entreposé Getafe | Getafe
15oct92 11.21 ex 111-11, 103-09 |
C11.22 | 630 | entreposé Getafe | Getafe
23oct92 11.22 ex 112-11, 103-10 |
C11.23 | 631 | entreposé Getafe | Getafe
23oct92 11.23 ex 111-12, 103-11 |
C11.24 | 632 | entreposé Getafe | Getafe
14oct92 11.24 ex 112-12, 103-12 |
Inventaire des Mirage IIIDE / CE.11 biplaces
Code
officiel espagnol 1992 |
numéro de constructeur | statut | remarques |
CE11.25 | ? | entreposé Getafe | Getafe
14oct92 11.25 ex 111-13, 101-17 |
CE11.26 | ? | entreposé Getafe | CASA
30nov89/oct92 11.26 ex 112-13, 101-18 |
CE11.27 | ? | entreposé Getafe | Getafe
23oct92 11.27 ex 111-14, 103-16 |
CE11.28 | ? | entreposé Getafe | Getafe
14oct92 11.28 ex 112-14, 103-17 |
CE11.29 | ? | entreposé Getafe | Getafe
15oct92, 11.29 ex 111-15, 103-18 |
CE11.30 | ? | Perdu en mer |
12/5/88 près
de Gandia après vrille 11.30 ex ? |
CE11.16 | ? | Détruit | 16dec70
après vrille ex. ? |
Références
Il nexiste pas beaucoup douvrages ou darticles sur le Mirage III en Espagne. Salvador Mafé Huertas reste lauteur le plus prolifique mais son intérêt porte surtout sur le Mirage F1 quil a beaucoup plus documenté.
Livres & revues
Salvador Mafé Huertas : El Mirage III en Espana, Instituto de Historia y Cultura Aeronauticas, Madrid, 1991. ISBN 84-7965-006-0
C. Pérez San Emeterio : Mirage. Espejismo de la técnica y de la política, Editorial San Martín, Madrid
José Terol : El Álbum del Piloto, Oficina de Relaciones Públicas del Ejército del Aire, Madrid, 1992
disponible sur Internet à http://web.jet.es/terol/libros
José Terol : Despedida al Mirage III In Revista de Aeronautica y Astronautica, Numéro 613, Madrid,, 1992
Carlos Pérez San Emeterio : Pilotos de combate, Editorial Juventud
Gerardo Mariñas Romero : El Sahara y la Legión, Editorial San Martín
Alfredo Bosque Coma : Guerra de Ifni. Las banderas paracaidistas 1957-1958, Almena Ediciones
Divers auteurs : Aerea Especial ALA 11, Neagari Press
Divers auteurs : Aeronaves del Museo del Aire, Museo del Aire
Divers auteurs : Historia de la Aviación española, Inst. de Historia y Cultura Aérea
Divers auteurs : LA AVIACIÓN DE CAZA del Ejército del Aire español, In Extra de Defensa nº 51, Juillet 1998
Divers auteurs : La aviación de combate en España. 1954-1994, In Extra de Defensa nº 35
Divers auteurs : 1940-1990. 50 años de la aviación militar española, In Extra de Defensa nº 15
Le tout disponible sur Internet (Centuria) à http://www.centvria.com/catalogo.htm
Divers auteurs : Serie Aeroplano : El Ala de Caza Nº1, pionera con el F-86F en la modernización del Ejército del Aire, Instituto de Historia y Cultura Aeronáuticas, 1995
Disponible sur Internet chez Llibreria Aeronàutica Miguel-Creus, info@aeroteca.com, http://www.aeroteca.com/serieC.htm
Vidéos & films
Los Mirage, S.A.V. publicaciones. Durée : 30 minutes
Sites internet
Visite à la base de Manises : http://www.bcnet.upc.es/aeromuseo/visitas/manises/
Fuerza Aérea Espanola informaciones : http://www.lander.es/~milara/
Fermeture de Manises : http://www.lander.es/~milara/manises.html
Ejercito del Aire Espanol : http://www.mde.es/mde/ejercito/aire.htm
Aviones, modelismo y màs : http://www.agarweb.es/roberto/contenido/articulos/mirage/index.html
Aire ! : http://www.aire.org/
Site officiel du ministère de
la Défense espagnol : http://www.mde.es/mde/
Photos sur Internet
Document créé le 18 juillet 1999 Dernière révision : 20 juillet 1999, 30ème anniversaire du premier Homme sur la Lune Auteur : Jean-Paul Viaud, pour le site " Histoire dun chasseur delta "Mirage IIIEE avec sa panoplie : http://limaeco.net/atc/secciones/fotos/ab/Mirage III E - 2.jpg
Mirage IIIEE : http://www.fut.es/~ade/aviones/mirage3.jpg
Mirage IIIEE : http://www.sdv.fr/pages/lerevedicare/mirage23.jpg
Mirage IIIEE 11.07 " gate-guard " à Manises : http://www.bcnet.upc.es/aeromuseo/visitas/manises/11.jpg
Mirage IIIEE en alerte : http://limaeco.net/atc/secciones/fotos/ab/Mirage III E.jpg
Mirage IIIEE de la Patrouille Ascua en pleine action : http://limaeco.net/atc/secciones/fotos/ab/Patrulla Ascua - Mirage III - Rotura Bomba.jpg
Mirage IIIEE, vue arrière postcombustion au décollage : http://limaeco.net/atc/secciones/fotos/ab/Mirage III E con postquemador.jpg