L'histoire :
Améliorer le Mirage :
Le Nesher :
Le Kfir :
Le 23 juin 1959, un des prototypes du Mirage
III s'élance pour un vol qui sera lourd de conséquences pour
l'avenir du type, aux commandes, Dany Saphira, pilote d'essai de Chel Ha'Avir
(Force Aérienne Isräélienne). La FAI est une cliente
de longue date chez Dassault : ses Ouragans et Mystères IV A avaient
fait merveille pendant l'opération de Suez en 1956.
Acheter des Mirage III est donc une suite logique,
mais c'est aussi pour Isräel le moyen de garder le contact avec ses
voisins arabes, progressivement équipés par les soviétiques
d'avions également capables d'atteindre Mach 2 : les Mig 21.
Le Mirage III CJ lors de
son entrée en service
Dés 1962, les premiers avion arrivent. Dassault
livrera en tout 72 Mirage III CJ, un intercepteur pur trés proche
du Mirage III C, et 4 Mirage III BJ biplaces. Ces avions allaient ëtre
utilisés dans leur rôle principal d'intercepteur, mais les
Isräeliens se rendirent vite compte du potentiel de l'avion comme
bombardier tactique.
Ils demandèrent donc à Dassault d'étudier
une version chasseur bombardier du delta. Celui-ci proposa un avion doté
du réacteur ATAR 9C du Mirage III E, mais dépouillé
des instruments de navigation tout temps et du radar de suivi de terrain
de cette version. Le Mirage V J avait été
conçu comme un "camion à bombes" destiné à
soutenir des colonnes blindées dans le désert. La livraison
de cette cinquantaine de nouveaux avions était prévue pour
fin 1967.
Ils n'arrivèrent jamais. En effet, le général
de Gaulle prit la décision de geler les ventes d'armes françaises
à Isräel, jugeant sont attitude trop belliqueuse lors de la
guerre des 6 jours.
Ce contretemps fit prendre conscience aux isräeliens
de leur dépendance par rapport aux constructeurs étrangers
et les poussa à mettre en place une fabrication nationale d'avions
de combat.
Quelle meilleure base que la cellule du Mirage III : un avion sain,
disponible en grand nombre, avec un potentiel de développement intéressant.
La principale faiblesse du Mirage, c'est son moteur.
C'est d'autant plus vrai pour les III CJ qui sont propulsés par
L'ATAR 9 B "de base". Il se trouve qu'a cette époque Isräel
commençait à recevoir des USA des MDD F 4 "Phantom". Comparé
à l'ATAR 9 B, le GE J-79 qui propulse
cet avion à plusieurs caractéristiques intéressantes
aux yeux des Isräeliens : poussée supérieure de 25 à
35%, consommation de 10 à 20% inférieure, et, ce qui ne gache
rien des dimensions sensiblement équivalentes. On essaya donc la
greffe sur une cellulle de III BJ.
Il a longtemps été prétendu
que les Mirage III CJ avaient été remotorisés avec
des J 79. Les photos de III CJ remotorisés
que j'ai pu voir me font plutôt penser à un ATAR 9C. D'autrepart,
le CJ est dépourvu des prises d'air nécessaires au refroidissement
de la cellule qui sont bien visibles sur le Kfir. Enfin, les III CJ parvenus
en Argentine étaient munis d'un ATAR 9 C.
1993 : deux Mirages III
CJ aux couleurs argentines(FAA)
Pour moi la question reste obscure, comme d'ailleurs
celle de savoir d'ou venaient ces réacteurs alors que l'embargo
était effectif depuis 1967.
Je suis prêt à discuter de tout celà
avec quiconque ayant des précisions sur la question! Voir
Trés déçue par l'annulation
de la commande de Mirage V J la FAI demanda à Isräel Aircraft
Industries de lui en réaliser une copie, tache qui fut facilitée
par le fait que ses techniciens avaient été étroitement
associés à la conception du V J. Le moteur de ces avion
était une version améliorée de l'ATAR 9 : le 9-C3.
Ce nouveau chasseur bombardier prit le nom de "Nesher".
Il fut construit à une centaine d'exemplaires dont quelques biplaces
et utilisé avec succés pendant la guerre du Kippour. Rebaptisés
"Dagger", ces avions reprendront du service sous les cocardes argentines
et constituent encore aujourd'hui une part importante de l'inventaire de
la "Fuerza Aera Argentina" qui prit
en compte 35 "Dagger" A (monoplaces)
et 4 "Dagger" B (biplaces).
Un Dagger de la Fuerza Aéra
Argentina (FAA)
Aprés avoir vaillament combattu durant la guerre des Malouines, ils ont notamment à leur actif la destruction d'une frégate et des dommages importants causés à des navires de débarquement anglais, les Dagger argentins subirent un programme de modernisation comprenant notamment le montage d'une centrale de navigation inertielle et d'un système de visée laser. Ces avions portent maintenant le nom de "Dagger/Finger".
Kfir C7 de l'IDF/AF
Poursuivant leur démarche d'optimisation du
Mirage III, les isräéliens installèrent un moteur J
79 dans une cellule de "Nesher" améliorée. Cet ultime avatar
prit le nom de "Kfir" (lionceau). On peut facilement identifier ces avions
grâce à la prise d'air située à l'emplanture
de la dérive. Celle ci est destinée à fournir l'air
frais nécessaire au refroidissement de la cellule de l'avion. En
effet, le J 79 est un réacteur beaucoup plus chaud que l'ATAR, ce
qui explique ses performances mais risquait de mettre à mal la structure
du Mirage construite en aluminium.
Autre caractéristique du Kfir : les plans
canards situés au dessus des entrées d'air du réacteur.
Cette modification du plan de voilure améliora considérablemnt
les qualités de vol de l'avion notament en réduisant la vitesse
de décrochage, facilitant ainsi l'aterrissage. Ajoutée à
une augmentation importante de la partie extérieure du bord d'attaque
des ailes (qui se traduit par un décrochement visible sur les photos
de Kfir), les canards rendirent le nouvel avion bien plus manoeuvrant qu'un
Mirage III.
Différentes versions du Kfir seront produites
par Isräel Aircraft Industries :
Cet avion a pendant un temps été pris en compte par les unités "aggressors" américaines afin de simuler de façon réaliste les combats avec les Mig 21.
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