Mirage III R/RD :
Les Fouineurs

Les débuts
R comme R...ecord
Les yeux du Mirage III R
Le Système de navigation
Chez "Goudurix"

Les débuts :

Conçue dès 1958, la version de reconnaissance du Mirage III ne verra le jour qu'en 1961. Elle est destinée à remplacer dans l'armée de l'air les RF 84F "Thunderflash" de la 33ème escadre de reconnaissance.
Le premier Mirage III R est en fait ... un III C doté du nez à facettes caractéristique renfermant diverses caméras. Son premier vol a lieu le 31 octobre 1961. Deux prototypes sont construits, les Mirage III R 01 et 02, à partir de cellulles de Mirage III C. La raison d'être de ces avions est la validation de l'aérodynamique du nouvel appendice nasal.
Les exemplaires de série sont immédiatement identifiables à leur tuyère : les Mirage III R sont propulsés par le nouveau réacteur ATAR 9C, plus puissant grâce à une Post Combustion annulaire et non plus constitué de deux "paupières" comme sur l'ATAR 9B des Mirage III C. C'est cette motorisation qui fait du Mirage III R le premier Mirage de la seconde génération.


Le réacteur SNECMA ATAR 9C des Mirage III R et RD
 
 

R comme R..ecord.

Jacqueline Auriol avait, en 1961, battu le record mondial féminin de vitesse en circuit fermé sur cent kilomètres à bord d'un Mirage III C. Le 14 juin 1963, elle améliore ce record à bord du Mirage III R n°307, et parcourt les cent kilomètres en 174 secondes, à la vitesse moyenne de 2030 km/h.

Les yeux du Mirage III R.

Caméras :

Le nez à facettes est percé de 10 ouvertures vitrées destinées à l'installation de diverses combinaisons d'appareils photographiques. Le poste avant était systématiquement réservé à une OMERA 40, les autres stations pouvaient recevoir des caméras dont les focales variaient de 100 à 600 mm. Les clichés sortaient sous la forme de négatifs de 12cm/12 cm.

Le "Cyclope" :

La reconnaissance photographique est souvent génée par les conditions météorologiques, et devient bien sur problématique dés que le Soleil se couche. Pour ne pas être tributaire de ce genre d'aléas, l'Armée de l'air a doté le III R d'un système d'imagerie infrarouge nommé "Cyclope". Mis au point par la SAT, ce système de 15.5 kg est installé dans la partie avant d'un réservoir pendulaire de 1300 l installé en position ventrale. De jour comme de nuit, le "Cyclope" permet de détecter des véhicules camouflés sous un couvert végétal en captant le rayonnement infrarouge émis par leurs moteurs encore chauds. L'accuité du "Cyclope" est cependant limité par une trop forte humidité, il est aveugle en cas de pluie.

Le SLAR :

C'est l'arme absolue de la reconnaissance. Le "Side Looking Airborne Radar" n'est limité ni par la pluie, ni par la lumière ni par les conditions atmosphériques. Lointain descendant du radar H2S de la seconde guerre mondiale, le SLAR du Mirage III R est l'ancêtre du "Super Cyclope" qu'utilisent les Mirage F1 CR qui sont aujourd'hui les yeux de l'Armée de L'air.

Le "SLAR"

Le Système de navigation :

Les Mirage III R disposent d'un calculateur de navigation qui ne peut être recalé en vol. La précision des "séances de pose" en souffre, même si ces avions feront plus que sauver l'honneur aux concours "Royal Flush" de l'OTAN dont il trusteront régulièrement les premières places.
Consciente dece point faible, l'Armée de l'air commandera à Dassault une série de 20 Mirage III R dotés d'un système de navigation couplé à un radar à effet doppler qui assure enfin une précision suffisante. Ces avions plus lourds de 500Kg (le poids du radar) sont reconnaissables au petit radome situé entre le train avant et le nez. Il portent la désignation de Mirage III RD.
 

Chez "Goudurix" :

La guerre froide pouvait parfois être chaude pour les pilotes de Mirage III R : il est établi que plusieurs missions ont été effectuées par ces avions au delà du rideau de fer, principalement au dessus de l'ancienne Tchécoslovaquie. Ce genre d'initiative n'est pas isolée : on sait maintenant que les américains et les anglais on monté des missions de reconnaissance similaires, allant même jusqu'à envoyer des RB 45 survoller Moscou.
 

Le Mirage III R entre en escadre :

Il existe en France une seule grande unité de reconnaissance : la 33ème Escadre de reconnaissance basée à Strasbourg Entzheim. C'est dans cette unité que la plupart des Mirage III R et RD seront affectés, pour remplacer les Republic RF 84F. Le premier avion arrive le 7 juin 1963, et est aussitôt affecté à l'escadron 3/33 "Moselle", célèbre pour son insigne : "la Cocotte Rouge". Le 2/33 "Savoie" est réequipé courant 1964, et il faudra attendre 1967 pour que le 1/33 "Belfort" abandonne ses derniers RF 84 "Thunderflash".
Les premiers Mirage III RD arriveront à partir d'avril 1968, et équiperont le 3/33 qui cède ses III R aux autres escadrons.
En 1971, la "33" a à son effectif 42 Mirage III R et 18 Mirage III RD.


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